La forêt de Bercé est cultivée comme un jardin...
Divisée en parcelles bien délimitées, elle offre au promeneur un visage sans-cesse renouvelé. cette année, nombre de parcelles avoisinant ma ferme ont changé de physionomie. Le chemin que je prends chaque semaine pour promener Glinka (ma chienne, si, si) a subit une coupe rase, et j'imagine (j'espère?) que les grosses souches laissées avec régularité au pied de la nouvelle clôture vont donner de belles trognes bien tordues dans quelques années.
Dans la forêt, le long des chemins, sont couchés des géants au coeur desquels on trouve de drôles de rêves: Est-ce un violon en gestation que ce vieux hêtre espérait cacher au milieu de son tronc, jaloux des érables flammés, des épicéas sacrés qui font rêver les luthiers?
Dans les flaques devenues mares au cours de cet hiver immensément pluvieux, les reflets de la forêt semblent plonger de l'autre côté de la terre, tout luisants d'une nouvelle et rare lumière. Ils attendent un nouveau Debussy.
En y regardant de plus près, ils cachent des grappes de vie, prêtes à éclater en dizaines de tétards fretillants qui feront le régal d'un oiseau peut-être... ou peut-être pas...
Pour l'heure, j'attends encore le chant des crapauds et des grenouilles , le soir, qui montera des mares environnantes...
(prochain concert du quatuor à Saint-Jean d'Assé, le 12 mai 2013)